Histoire

LE NOM DE FIGANIERES

« Le « castrum de Figa Nigra » est attesté au XIe siècle (Cartulaire de St-Victor). Il y avait donc, dès cette époque, une agglomération et une maison forte, ou « château » seigneurial, avec son territoire.

La traduction du toponyme : « Figue Noire » est sans équivoque. L’abondance de figuiers, de nos jours encore, montre l’ancienneté et la pérennité de cet arbre fruitier dans un terroir qui, apparemment, lui convient bien. Les explications fumeuses avec des « sarrasins » – on en voyait partout, jadis -, défaits comme à Poitiers, sont des témoignages significatifs de la fureur historiciste qui sévissait chez les meilleurs esprits du XIXe siècle, à Draguignan comme ailleurs. Ces élucubrations sans références ni fondements scientifiques entrent dans le genre littéraire « légendes modernes » : valent-elles les anciennes ? Je ne le crois pas. nous dit Pierre-Jean Gayrard de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Centre Archéologique du Var.

Pour plus d’informations, consultez le site de l’Association (1) histoire-patrimoine-figanieres.fr


UN PEU D’HISTOIRE

Au Moyen Age, le territoire de l’actuelle commune compte, outre le village, la Garde et l’Hospitalière, les Figanières et Saint Blaise, lesquels peu à peu se dépeuplent et n’ont plus aucun habitant à la veille de la Révolution.

La seigneurie appartient aux Comtes de Provence jusqu’au milieu du 14ème siècle. En 1355, ils l’inféodent à Raymond de Cotignac. Au début du 16ème siècle, Figanières est aux mains de la famille du Puget. En 1543, Marguerite l’apporte en dot à son mari, Philibert de Vintimille.

Les relations avec les habitants de Figanières sont souvent mauvaises et de nombreuses querelles opposent les uns aux autres.
En 1649, pendant les troubles dits “du semestre” qui opposent les magistrats du Parlement d’Aix au Gouverneur, plus de 100 familles s’enfuient à Draguignan, traquées par le régiment de cavalerie qui occupe le château.

Quelques années plus tard, en 1660, Gaspard de Vintimille a maille à partir avec ses vieux ennemis du Parlement. Pour avoir retenu prisonnier dans un cachot, un sergent royal, le Comte de Vintimille est condamné à faire amende honorable, tête nue, la hart au col, et ensuite, à avoir “la teste tranchée et séparée de son corps”, sans préjudice d’une amende de 12 000 livres.

“Inutile d’ajouter qu’il en fut de cette condamnation capitale comme de beaucoup d’autres et que Gaspard de Vintimille conserva sa tête sur les épaules, sinon l’intégralité des 12 000 livres dans sa bourse.” (Frédéric Mireur : “Une élection communale à Figanières en 1668).

Figanières compte environ 580 habitants au début du XIVème siècle, 350 en 1471, 1057 en 1765, 1318 en 1805 et 1212 en 1851. La population continue à baisser durant un siècle. La tendance s’inverse dans les années 60 et le village connaît alors une forte croissance démographique.

L’activité traditionnelle est essentiellement agricole. Au XVIIIème siècle, l’huile d’olive très appréciée est produite en abondance. La vigne et la viticulture prendront ensuite de plus en plus d’importance. Si aujourd’hui le moulin à huile permettant de traiter la production d’olives est à Callas, le vin de Figanières (AOC) est réputé.

Selon une enquête fiscale menée en 1728, “le terroir est entrecoupé de divers coteaux agrégés de vignes et d’oliviers et une plaine, le principal produit…consistant en huile et en vin… il y a dans le lieu une très belle fontaine…point de passage mais seulement quelques muletiers qui procurent quelque petit commerce.” On récolte aussi des légumes secs et des figues que les femmes font sécher au “greïssié” et transportent sur la tête à Draguignan.

Le XIXème siècle n’apporte aucun changement. Vers 1890, existent trois moulins à huile et quatre fabriques d’huiles et de tomettes employant dix ouvriers.


Notes

[1] “HISTOIRE ET PATRIMOINE DE FIGANIERES”