Patrimoine local

LA CHAPELLE NOTRE DAME DE L’OLIVIER

ndoLa chapelle, bâtie à la fin du XIIe / début du XIIIe siècle, « hors les murs » de Figanières, est vraisemblablement l’ancienne église paroissiale du village. Sa dédicace à la Vierge Marie est la plus répandue en Provence. L’olivier, jadis fleuron du terroir figaniérois, permet de distinguer le sanctuaire de ses homologues : « de l’Ormeau » (Seillans) ou « des Cyprès » (Fayence).

L’édifice, « orienté », de style roman, est composé d’une nef unique de trois travées, voûtée en berceau brisé, et une abside semi-circulaire en cul-de-four, précédée d’une travée droite voûtée en plein cintre, bien visible de l’extérieur. La porte principale est surmontée d’un arc plein cintre extradossé, souligné d’un tore. Le tympan, monolithe, est décoré d’une croix ornée d’un fleuron à l’intersection. La petite porte Nord est cintrée, avec lunule, comme d’autres baies. Sur le chevet, une étroite fenêtre absidiale est surmontée d’un oculus cruciforme : ils éclairent l’église au soleil levant. Le mur Sud présente trois fenêtres à double ébrasement.

La construction de l’édifice s’est faite à partir du chœur, par étapes rapprochées : un décrochement des assises de la travée Sud et une réorientation du mur Nord en témoignent. Une troisième travée a été ajoutée. Elle supportait une tribune charpentée reposant sur les corbeaux, le cordon quart de rond et un arc diaphragme. La tribune supprimée et l’arc remplacé par un large arc doubleau, ont donné plus d’ampleur à la nef. Dans cette travée, un enfeu ou « dépositoire » pour cérémonies funéraires a été rajouté contre le mur Nord. À l’extérieur, une galerie en bois permettait d’accéder à la porte Nord : en témoignent les corbeaux et le massif maçonné à la base du mur.

Notre-Dame de l’Olivier peut être rapprochée des chapelles Saint-André de Comps et Saint-Sauveur de Draguignan.

Comme tous les sanctuaires médiévaux, l’église à été un lieu d’inhumation privilégié : à l’intérieur, comme cela a été mentionné par les de Vintimille, anciens seigneurs du village, et à l’extérieur.

Sous l’Ancien Régime, certains des trois ou quatre prêtres du village furent des servants de la chapelle. Notre-Dame a été vendue comme Bien National en 1791, malgré une pétition communale. Le monument, bien conservé, en partie grâce aux travaux de Jean Paris, curé de Figanières (1954-64) qui a aussi restauré les églises de Châteaudouble et de Montferrat, a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1946.

L’EGLISE SAINT MICHEL


L’église actuelle agrandie au début du XIXe siècle (1833) laisse voir l’église primitive datant, comme la chapelle Notre Dame de l’Olivier, de la fin du XIIème, début du XIIIème siècle, dont on peut voir le bel appareillage roman en pierre sur les façades sud et ouest. Sur l’élévation nord, c’est dans un pan de mur appareillé avec soin, une porte à linteau monolithe sur coussinets en cavet inscrite sous un arc en plein cintre mouluré en tore qu’on remarque les vestiges de l’église médiévale.

Le tracé de l’église actuelle est plus étroit et allongé que celui de l’église primitive qui était nettement plus petite. Elle compte une nef et cinq travées.

Le Saint Patron de Figanières est Saint Pons. Cependant, la dédicace de l’Eglise paroissiale est faite à Saint Michel. Elle répond à un culte très répandu avec l’aspect protecteur et justicier caractéristique de l’Archange. Il y a d’autres cas de Saints patrons de communautés qui ne sont pas titulaires de la paroisse (Cabasse, Roquebrune…) Ces situations résultent d’une évolution historique, comme celle de l’habitat ou du changement des besoins spirituels de la population.

Buste reliquaire de Saint Pons Installé dans la première chapelle à droite, dans une niche, protégé d’une grille en fer forgé du XVIIème, classée en 1912 à l’inventaire des Monuments Historiques, il contient des ossements du Saint qui avaient été conservés depuis 1550 dans un coffre et qui ont été transférés dans un buste d’argent, d’une valeur de 1 500 livres, que Marguerite de Villeneuve, dame de Figanières avait léguées par testament pour cet ouvrage et que François de Vintimille, seigneur du lieu avait fait faire et remis à la communauté. Le buste aurait été transféré de la Chapelle Saint Pons en 1689 pour être déposé dans l’église paroissiale.
Le buste que l’on voit aujourd’hui n’est pas celui d’origine. L’ouvrage actuel a été classé en 1912 par les Monuments Historiques, Antiquités et Objets d’art. «La mitre et les vêtements en argent ont disparu à la Révolution et ont été remplacés par d’autres en étain. Matière : bronze. Plus grande largeur.» Qu’est devenu le buste primitif en argent de 1687-1689, exécuté par le Maître Henri Grillet ? A-t-il été fondu, comme les cloches, en 1793 ?
La vitre du petit reliquaire laisse voir des esquilles osseuses dont un fragment mandibulaire portant quelques dents.

A noter : Attribué à Pierre Puget, un buste reliquaire d’argent à tête de bois est mentionné en 1787 par l’historien Achard… L’inventaire des objets classés aux Monuments Historiques comprend la tête du buste de Saint Pons en bronze, attribuée à Pierre Puget (1912)…

Sur les volets de bois qui ferment la niche, on voit à droite Saint Pons bénissant deux personnages qui pourrait rappeler une guérison illustre, comme celle de Louis XIII. Cet ensemble peint a été classé à l’Inventaire des Monuments historiques en 1946 : « diptyque peint avec scène représentant Saint Pons, bois, XVIIème siècle ».

Autres représentations de Saint Pons. Au dessus de la niche, un tableau représente Saint Pons jeune. Cet œuvre porte la mention « Revel de Draguignan faciebat 1717 » et a été classée en 1992 ainsi que le cadre en bois doré.
Dans la deuxième chapelle à droite, une huile sur toile non signée montre un Saint Pons âgé dans un paysage où l’on reconnaît le village de Figanières.
Dans la même chapelle, on peut voir une statue de bois restaurée – une hampe tient lieu de crosse -. Il pourrait s’agir de la statue en bois vermoulu de Saint Pons mentionnée dans l’inventaire de 1906 et qui proviendrait de la chapelle Saint Vas.
Sur la tribune, une huile sur toile attribuée à François Mimault, datant de 1626, constituait le retable de la chapelle Saint Pons. Classée en 1992 par les Monuments Historiques et restaurée en 2009, elle montre Saint Pons, Evêque et Intercesseur, rendant grâce à la Sainte Trinité pour la guérison des malades et des impotents.

LA CHAPELLE DES PENITENTS BLANCS

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Dite aussi de l’Annonciation, elle est actuellement l’objet des soins particuliers de l’Association Histoire et Patrimoine de Figanières qui souhaite la faire restaurer. Elle vient notamment de bénéficier d’une action bénévole exemplaire. Le balancier (également appelé “mouton” ou “joug”) de la cloche de l’édifice menaçait. Alerté par l’association, un Compagnon du Tour de France de la Fédération compagnonnique nationale des Métiers du Bâtiment, en la personne d’Alain BUISSON, en a fabriqué un neuf, à l’identique, dans un morceau de coeur de chêne massif et ancien et en a le fait don à Figanières.

Nous n’avons pas de précisions quant à la date de construction de cette chapelle. On peut penser qu’elle date du 17ème siècle, puisque les Pénitents Blancs de Figanières ont eu l’autorisation d’y enterrer des confrères dès 1703.

La maison qui lui est accolée a été construite irrégulièrement à 40 cm seulement de la chapelle, sur ses contreforts et sur le terrain même de « la fabrique » (NDA : l’ensemble des biens de l’Eglise et l’organisme qui la représente), de sorte que ses deux ouvertures à l’Est ont été murées.

LA CHAPELLE SAINT PONS

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LE LAVOIR DE LA FONTVIEILLE

fontvieille

(Lavoir = lavatorium – endroit où on se lave – le lavoir est donc l’ancêtre de la baignoire et même, au moyen-âge une chaufferette remplie d’eau chaude, ou encore au 16ème siècle un évier)
(Font = source).
Le lavoir de la Fontvieille est alimenté par la source du même nom.

Bien que nous n’ayons dans nos archives aucune trace de la date de sa construction, on peut penser que le lavoir de Figanières a été réalisé dans la deuxième partie du 19ème siècle ou au début du 20ème.

Les premiers lavoirs ont existé dès le début du 18ème siècle mais surtout dans les grandes villes. C’est à partir d’une loi impériale de 1851 que les collectivités locales intègreront les lavoirs dans les équipements publics indispensables.

Auparavant, le linge sale était lavé à la maison, c’était « la bugade », le linge blanchi à la cendre, avant l’invention du savon.

Construits à proximité des sources, les lavoirs bénéficieront peu à peu d’améliorations, comme celles que l’on peut constater à Figanières : rehaussement des bacs (exemple extrêmement précoce : le lavoir de Maussane rehaussé en 1865) permettant de laver debout au lieu d’être agenouillé, ou couvert d’une toiture pour protéger les femmes. En Provence, c’est dans le Var que l’équipement des villages avec un lavoir fut le plus précoce, notamment dans ceux où la présence d’un cours d’eau utilisé pour laver le linge n’existait pas.

C’était un lieu d’effort, qui suppose une grande force physique et que devaient fournir les femmes car laver était un « travail de femmes », mais c’était aussi un lieu de liberté et de gaieté car c’est là que les femmes pouvaient se retrouver, sans les hommes, c’est l’endroit où elles gagnaient leur indépendance face au pouvoir masculin et pouvaient s’exprimer librement, les hommes ne s’y rendant jamais, se contentant d’épier de loin avec suspicion. « Le lavoir est le cabaret des femmes », dit-on à Ménerbes, c’est le lieu où les femmes s’émancipent, prennent des libertés, se comportent comme des hommes… au grand dam de ces derniers…

Le lavoir comprend au moins deux parties : le bac où on lave et le rinçoir (ou rafraîchissoir) et chaque femme y avait une place d’environ 90 cm, ce qui suppose que le lavoir était utilisé chaque jour pour permettre à toutes d’y laver leur linge.

Le lavoir a perdu son utilité avec l’apparition de la machine à laver il y a plus de 60 ans. C’est dire que nos grands-mères l’utilisaient encore.

Les lavoirs appartiennent à l’histoire. Ils constituent un patrimoine en voie de disparition qu’il convient de protéger.

Le lavoir de la Fontvieille a été restauré sous la Municipalité de Jean Chiarini, au début des années 1980.